Métiers d’avenir pour jeunes en quête de sens

  • Emploi, formation, insertion

Depuis 2024, l’école ETRE de Nantes forme des jeunes en questionnement aux métiers de la transition écologique. Membre d’un réseau national d’une trentaine d’écoles, la version nantaise a su tisser des liens solides avec les structures locales grâce à l’incubateur des Ecossolies. A sa tête, Sophie Dufour entend bien défendre une transition écologique populaire qui mise sur l’économie sociale et solidaire pour tirer son épingle du jeu.

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Les Ecossolies

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Insertion et transition

« Le projet est né pour répondre à deux constats. Le premier, c’est qu’il manque des bras pour assurer la transition écologique. Il y a plein de métiers manuels passionnants qui peinent à recruter. Le deuxième, c’est qu’on a des jeunes en grandes difficultés, certains en décrochage scolaires, d’autres qui peinent à trouver leur voie ou du sens dans les débouchés proposés » présente Sophie en égrenant quelques chiffres.

Ainsi, selon une étude de l’Ademe, 1,1 million d’emplois seront nécessaires d’ici 2050 pour réussir la transition écologique. Aujourd’hui 200 000 ouvriers manquent en rénovation énergétique, et l’installation photovoltaïque ne compte qu’un candidat pour sept postes. En parallèle, 1.4 million de jeunes sont sans emploi, ni en formation, ni à l’école.

Depuis 2020, les écoles ETRE leur proposent de mettre les mains dans la terre ou dans le cambouis pour réparer, cultiver et construire. Plusieurs formations courtes leur permettent de découvrir le maraichage biologique, l’écoconstruction, la réparation de vélos ou encore la protection de la nature.

« On s’adresse à des jeunes qui ne sont pas forcément sensibles aux problématiques environnementales et on arrive à les emmener sur ces sujets grâce à la pratique plutôt que la théorie » précise sophie. Les jeunes semblent y trouver leurs comptes. L’association compte 80% de sorties dynamiques, c’est-à-dire qui donnent lieu  à un retour en formation, un emploi ou un service civique.

A Nantes, l’écologie version sociale et solidaire

« Avec l’école ETRE, on essaye de réconcilier les enjeux climatiques et les enjeux sociaux » explique Sophie. Depuis sa création en 2024, l’école nantaise a déjà formé 60 jeunes et comprend une équipe de 3 salarié·es et un jeune volontaire en service civique. Les jeunes accompagnés partent en immersion chez de nombreuses structures du réseau des Ecossolies comme la SAUGE, INTI, Gueules de bois, Vélocampus, PiNg ou encore Les Simones. Autant d’acteurs de terrain qui travaillent concrètement pour la transition écologique.  « C’est pour cela que j’ai rejoint l’incubateur. J’avais besoin de développer l’ancrage local et Les Ecossolies, c’est le meilleur endroit pour développer son réseau » confie-t-elle.

Autre atout de l’accompagnement : le travail sur le modèle économique. Avec des portages de plus en plus complexes et des subventions en berne, il faut pouvoir diversifier ses sources de revenus. «  Nous dépendons beaucoup de financements privés donc nous souffrons moins de l’austérité budgétaire imposée. Cela n’empêche qu’il faut muscler encore notre stratégie et Les Ecossolies nous accompagnent en ce sens ».